A l’occasion de son dernier album Twisted Galaxy, Pattern J se livre à nos questions.
Nom / Prénom : Coquet Pierre-Jean
Age : 29
Originaire de : Charlieu (42 Loire)
Label(s) : Psychik Genocide / Neurotoxic / Absurd Audio / Randy 909 / Noistorm /
Hotcore Abralcore / Dualkore / Cosmic Baby / Low Factory
- Pattern J bonjour, pouvez-vous vous présenter en quelques mots pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
Bonjour, je suis un passionné de création en tout genre (dessin, musique, vidéo, jeux..) depuis que je suis enfant.
J’ai toujours été attiré par les synthétiseurs, et de manière générale par les instruments électroniques. Le fait de pouvoir créer des rythmes, des mélodies ou des ambiancesm’a toujours excité.
Je suis tombé dans la musique électronique surement parce que mon grand frère en écoutait beaucoup, et passait beaucoup de temps à jouer aux jeux vidéo. Jusqu’au jour où j’ai écouté une compilation « Thunderdome », du Hardcore Gabber Hollandais.
Etrangement je n’ai pas accroché tout de suite, mais plus j’écoutais et plus j’aimais ça!
Un peu plus tard j’ai eu la chance de pouvoir acquérir une petite station de production musicale, la fameuse « Groovebox mc-303″ de chez Roland. Cette petite boite métallique, pleine de boutons, contenait tout ce dont je rêvais : pouvoir composer un morceau de A à Z.
Je suis mis alors à composer toutes sortes de styles, et également à faire du live machine.
Par la suite je me suis mis à travailler sur ordinateur, notamment sur « Reason » pendant beaucoup d’années, mais maintenant c’est « Ableton live » qui l’a remplacé.
Je compose beaucoup de hardcore, mais aussi tout ce qui tourne autour de l’electro.
Les artistes qui m’ont beaucoup influencés dans le hardcore sont « The Speed Freak », « Radium », « Dj Mutante », « Progamers » ou encore « The Sickest Squad ».
- Vous faites votre entrée en 2006 chez R909% Records et vous tournez vers un style résolument nerveux : le Frenchcore, qu’est-ce qui vous attire dans ce style de musique plus qu’un autre ?
Son efficacité, son énergie, son coté dancefloor…
- Comment évolue le French Core en Europe ? Ce style est-il bien accueilli au-delà de
nos frontières ?
C’est un style plutôt bien accueilli au-delà de nos frontières, il est en pleine explosion en Hollande et en Belgique.
- Lorsque vous vous représentez en soirée, Vous jouez vos morceaux en « live » et vous déchaînez alors sur toute une panoplie d’instruments. Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs de quoi se compose votre set ? On imagine que vous devez un maximum voyager léger, vous arrive-t-il de faire des sacrifices ?
En effet, comme la plupart des DJs je voyage léger, un sac à dos suffit à emporter mon Mac, mon contrôleur et mon Kaos pad 3 (un pad tactile permettant d’envoyer des effets en temps réel) Il m’arrive rarement de faire des sacrifices à part si je joue près de chez moi.
- Quel est votre façon de jouer et que conseilleriez-vous à un « liveur » qui débute ?
Ma façon de jouer est assez simple, j’enchaine mes morceaux et je rajoute un tas d’effets sur les 3 différentes pistes que j’ai séparés (Kick, éléments rythmiques, autres sons..) en complément du Kaos pad pour envoyer des effets sur le master.
Je n’ai pas vraiment de conseilles à donner à un débutant à ce niveau, si ce n’est de trouver lui-même la configuration qui lui parait la plus confortable.
- Que pensez vous des musiciens rivés sur leur machine d’un bout à l’autre de leur prestation ? Leur absence peut se faire ressentir négativement et le public se voit alors moins réceptif à la musique. Quel serait votre meilleur conseil à ces personnes ?
Le fait qu’ils soient rivés sur leur machine ne veut pas forcément dire qu’ils soient peu expérimentés. Un set avec beaucoup d’improvisations peut demander beaucoup de concentration. Je n’ai pas vraiment de conseil à donner à ces personnes, puisque je ne joue moi- même pas sur ma prestation scénique.
Si je vais voir quelqu’un jouer c’est avant tout pour sa prestation musicale, et si il se fait plaisir le reste suivra naturellement.
- Deux mains suffisent-elles à faire un live complet ou avez-vous recourt à quelques astuces ?
Mon astuce est que je n’improvise pas sur la structure des morceaux, car la configuration que j’ai choisie et le son que je veux proposer ne me le permet pas. Mes deux mains sont donc suffisantes pour jouer sur les effets.
- Qu’est ce qui vous rend service chaque jours en tant que liveur ?
Mon Kaos pad ?
- Quel est selon vous l’avantage à jouer en live car on sait l’informatique et l’électronique parfois capricieux et j’imagine que l’on n’est jamais à l’abri d’une panne ! Votre pire souvenir à ce sujet ? Quels sont les drames les plus fréquents et ceux à prévoir ?
Malgré les problèmes techniques possibles, le fait de jouer en live rend la prestation plus vivante. Mon pire souvenir de panne s’est passé en Suisse lors d’une petite soirée, il faut savoir que les prises ne sont pas les mêmes qu’en France, et lorsque j’ai branché mon matos, il y a eu un court-circuit, et j’ai perdu toute mes connections USB… je n’ai donc pas pu jouer.
Les pannes les plus fréquentes que j’ai dû voir sont certainement les caprices d’ordinateur…Le pc qui bloque au démarrage par exemple… Ceci dit je n’ai jamais eu de plantage en plein milieu d’un set. Pour ma part, il arrive que mon contrôleur se déconnecte tout seul, peut-être à cause des vibrations trop fortes du son… Ou encore, il peut y a voir des dégâts matériel durant le voyage.
- A quoi ressemble votre studio ? Est-il différent de votre installation sur scène ?
Mon studio se compose d’un Mac, un clavier midi, et d’enceintes Mackie… et c’est tout ! J’ai donc plus de gadgets sur scène.
- Il s’est passé environ 3 ans entre la sortie de votre premier album, Digital Jolt, et le second Twisted Galaxy, quel est votre workflow pour composer un morceau ?
Je commence toujours par travailler le Kick du morceau, mais pour la suite cela dépend de mon inspiration. En général je construis une ébauche d’intro jusqu’au premier drop de kick, puis j’améliore ça au fur et à mesure.
Je cherche des samples, je les mélange, je les transforme, je bidouille jusqu’à ce que j’atteigne les séquences qui me conviennent.
Faut-il selon vous, se fixer des délais et se forcer à écrire afin de ne pas sombrer dans la nonchalance ?
Je pense qu’il faut aller à son rythme, et ne pas se forcer à composer si l’inspiration n’est pas vraiment là.
- De nombreux « liveurs » en herbe vous lisent actuellement, qu’avez-vous à leur dire pour clôturer cette entrevue ?
Je leur dirais qu’il n’est pas nécessaire d’acheter un tas de matériel pour faire du bon son.
Merci d’avoir répondu à nos questions ! Ceux qui le souhaitent peuvent venir assister au Nocturne Festival en Hollande le 04 août 2012.